dimanche 9 janvier 2011

Le mōno'i (et la Route du mōno'i )


Depuis deux millénaires, le mōno'i, terme emprunté par la langue française et devenu ainsi monoï, perpétue l'image de la beauté des vahine qui l'utilisent pour le soin quotidien de leur chevelure et de leur peau. La notion de mōno'i se compose de deux termes premiers: est un terme-concept qui renvoie à l'état de civilisation, de culture, au raisonnement par opposition à la sauvagerie et à l'état de nature non civilisée. Le deuxième terme no'i renvoie quant à lui à la notion de mélange, de mixture, d'association. On obtient ainsi mōno'i, nom donné à cette fameuse "huile parfumée" dont la préparation mythique et respectée reproduit des gestes magiques ancestraux et séculaires ainsi que des ingrédients précieux et prestigieux. D'où son utilisation lors de rites sacrés pratiqués dans les archipels des mers du sud. Ce produit de beauté, de thérapie, de soin, d'échange prestigieux, traditionnel, naît du fin mélange de deux produits, grands symboles du patrimoine polynésien : la noix de coco et la fleur de tiare tahiti principalement. 
La base du mōno'i est une huile obtenue par pression à chaud de l’amande séchée de la noix de coco «mûre» provenant du cocotier Cocos Nucifera.



Le tiare tahiti Gardenia Tahitientis— est un petit arbuste de la famille des rubiacées qui fleurit toute l’année. Ses fleurs régulières d’un blanc neigeux se détachent par contraste sur le vert profond des feuilles vernissées à bords lisses. Emblème de l'île dont il porte le nom, le tiare tahiti possède un parfum unique, puissant et suave, qui envoûte immédiatement le voyageur...
Le mōno'i s’obtient par macération de la tiare, fraîchement cueillie et récoltée l'après-midi, dans une huile de coco préalablement raffinée durant deux à trois semaines.
Il est utilisé au quotidien par toute la famille. Les mamans aiment en oindre les bébés après le bain pour les protéger du froid et assouplir leur peau. Les surfeurs et plongeurs l’utilisent après chaque sortie pour réhydrater l’épiderme mis à mal par le sel, les rayons brûlants du soleil et l’alizé. De part ses propriétés antiseptiques et calmantes, le mōno'i calme aussi les imprudentes victimes de coups soleil.



Le mōno'i intervient également dans la pharmacopée traditionnelle. Lorsque l'on y adjoint des extraits d'autres plantes, c'est un onguent utilisé en soins externes, en massages ou remèdes appliqués sur la peau. Ces recettes traditionnelles se transmettent ainsi dans les familles de génération en génération.
Ainsi, depuis la nuit des temps, l'art du massage au mōno'i, le taurumi, est pratiqué en Polynésie. Elément important de la médecine traditionnelle des Polynésiens ou rā’au tahiti, de leur philosophie et de leurs coutumes, le taurumi est réputé soigner à la fois le corps, l'esprit et l’âme. Il allie le toucher à la spiritualité, l’énergie et la parole. Taurumi signifie apposer, poser les mains en palpant, en massant.
Le rituel du taurumi mōno'i est aujourd’hui pratiqué dans les Spas les plus luxueux. Imaginez-vous allongé à fleur d’eau, le corps baigné de soleil, au milieu d’un lagon turquoise... Imaginez les mains expertes vous massant doucement avec cette huile qui vous enveloppe d’un voile parfumé.
La Polynésie française est la destination idéale pour vivre cette évasion sensorielle. On y pratique de véritables rituels de soins où traditions ancestrales et savoir-faire polynésiens d'aujourd'hui se mêlent à la perfection en des instants magiques inoubliables.
C'est un véritable rêve éveillé qui bouscule les sens, dans les senteurs enivrantes du mōno'i tiare tahiti.




La Route du mōno'i




Le Groupement Interprofessionnel du Monoï de Tahiti (G.I.M.T.), appelé aussi Institut du Monoï, a pour missions de développer la connaissance sur  ce produit d'appellation contrôlée, d'en faire la promotion et d'assurer sa protection. "Nous avons pris conscience que le mono'i était de moins en moins présent dans le paysage polynésien", explique Eric Vaxelaire, le directeur du G.I.M.T., après avoir indiqué que la Route du Monoï fait suite à la mise en place, dès 2007, de "Monoï Here, la semaine du Monoï", un espace inédit de découvertes et d'échanges désormais annuel.
En complément de cet événement, l'Institut du Monoï a inauguré,(…) en présence des autorités du Pays, la première route touristique en Polynésie française, une animation à l'année baptisée la Route du Monoï. Un projet élaboré depuis deux ans avec le soutien du ministère de l'Economie rurale et supporté par l'ensemble de l'industrie touristique et la CCISM.
L'idée d'une route touristique n'est pas nouvelle. On connaît ainsi la route du fromage, la route du vin, la route de la lavande..., mises en place en de nombreuses régions de France. Mais ses concepteurs ont souhaité développer une animation proposant dans un ensemble cohérent les principaux atouts qu'offrent la Polynésie française : la culture ma'ohi, les ressources naturelles et la biodiversité de ses archipels, et la population.
Cette route est donc destinée à présenter aux visiteurs la richesse de la culture polynésienne, de ses communautés et d'un produit unique qui associe le traditionnel et le moderne, "dans un constant souci de valorisation réciproque".
(…), sur l'île de Tahiti, il est donc possible de partir à la rencontre des personnes qui détiennent le secret de la fabrication de cette huile précieuse et s'initier aux rituels de beauté polynésiens, entre nature, culture et art du soin.
22 arrêts à la carte sont répartis autour de trois thèmes : la botanique (8), pour un voyage au cœur de la nature ; la fabrication (9) pour une rencontre avec ceux qui fabriquent le mono'i traditionnel et le Mono'i de Tahiti, appellation d'origine ; et l'utilisation (5) pour s'initier aux rituels de soins polynésiens.
(tahiti-presse 03-06-2010)


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